48 heures après la diffusion du communiqué du conseil des ministres, du mercredi 17 janvier 2018, dans lequel, le Président de la République demande « au gouvernement de suspendre jusqu’à nouvel ordre, toutes les autorisations de coupe de bois et de procéder sans délai à la révision du Code forestier », le Ministre de l’Environnement et du Développement durable, lui a enjoint le pas pour donner à comprendre le sens de cette décision. Le point de presse tenu ce vendredi a eu comme objectif d’expliquer aux médias, avec forces précisions, l’entendement qu’il faudrait avoir de ces deux grandes mesures prises par le Chef de l’Etat.

Il s’est agi d’abord, selon le Ministre de l’Environnement et du Développement durable, de sacrifier au devoir et à l’obligation d’informer juste et vrai. Après s’être incliné devant la mémoire des disparus, Mame Thierno DIENG s’est dit heurté par ce carnage et la brutalité de ces actes innommables, perpétrés par des bandes armées dans la forêt de Boffa Bayotte.

«Le Président de la République a manifesté son sens de la responsabilité dans cette affaire, qui soulève les enjeux de contrôle des ressources naturelles », a-t-il laissé entendre. Les deux directives concernent la finalisation, sans délai, du Code forestier et l’interdiction de délivrance de permis de coupe. Selon le Ministre, le nouveau Code forestier n’avait pas intégré le contexte actuel avec l’intensification de l’exploitation illégale du bois, mais également, les avis de la cour suprême.

« Il s’agit d’une question de sécurité et de souveraineté nationales. A cet effet, il faut être plus dissuasif et aller dans le sens de durcir les peines. L’actuel Code connait des limites, par conséquent, il faut prévoir de nouveaux délits aggravés concernant le trafic international de bois et l’association de malfaiteurs portant sur le trafic de bois », a dit le ministre.

A propos de  la suspension de toutes les autorisations de coupe de bois, il s’est agi, selon le patron du Ministère de l’Environnement, d’une mesure transitoire dans l’espace et le temps. Cette mesure qui a déclenché l’inquiétude de certains acteurs soucieux de l’approvisionnement des villes en combustibles domestiques et autres produits, s’applique exclusivement, à la région de la Casamance naturelle, jusqu’à nouvel ordre.

« L’arrêté portant organisation de la campagne d’exploitation forestière de l’année 2018  intègre déjà ces nouvelles dispositions. La campagne va durer 10 mois, mais ne concernera pas les régions de Ziguinchor, Sédhiou et Kolda. Seules, les régions de Tambacounda et Kédougou seront concernées », a fini de souligner le ministre.

Entre deux exposés, le Colonel Baidy Ba, Directeur des Eaux et Forêts, a présenté, le bilan très satisfaisant de la campagne nationale d’exploitation forestière 2016-2017, notamment les réalisations dans la région de Casamance. « C’est un miracle que d’avoir de tels résultats, tant les moyens sont faibles et le terrain difficile dans cette région », a laissé entendre le Ministre.

MEDD/CC