Contexte et justification 

Avec une façade maritime d’environ 700 km, le Sénégal dispose d’un potentiel riche en biodiversité marine et côtière qui se reflète à travers la diversité des écosystèmes et la richesse spécifique tant animale que végétale. Cette biodiversité joue un rôle extrêmement important pour le pays dans la mesure où plusieurs secteurs de développement reposent essentiellement sur les ressources biologiques surtout marines ; ressources sollicitées sur le plan alimentaire économique, sanitaire, éducatif, esthétique, récréatif, social et culturel sans oublier le rôle primordial qu’elles jouent au plan écologique. 

Cependant, malgré le rôle fondamental de la biodiversité marine et côtière dans les conditions d’existence des populations, les écosystèmes marins et côtiers se dégradent de plus en plus du fait de nombreux facteurs notamment les changements climatiques, l’expansion des populations sur la zone côtière, la pollution, la destruction des habitats et la surexploitation des ressources halieutiques. Ce processus de dégradation affecte significativement l’économie nationale et plus particulièrement celle des communautés côtières pour lesquelles, les ressources halieutiques constituent une importante source de revenus. Les conséquences sociales d’un tel affaiblissement se traduisent particulièrement par une précarisation des conditions d’existence de plusieurs milliers de familles qui dépendent fondamentalement des ressources du littoral et de la mer.  
  
Face à une telle situation, la communauté internationale avait recommandé lors du cinquième Congrès Mondial sur les Parcs Nationaux tenu en 2003 à Durban (Afrique du Sud), le renforcement des efforts de protection du milieu marin en faisant passer le taux de couverture en aires protégées de 1 à 5%. Cette préoccupation est revenue à Nagoya au Japon, lors de la conférence des Nations Unies sur la biodiversité tenue en octobre 2010. Lors de cette conférence, la Communauté internationale s’est également accordée sur la nécessité de conserver 10% des zones marines et côtières, au moyen d’aires protégées, gérées efficacement et équitablement, d’ici l’horizon 2020.

Se fondant sur ces directives auxquelles il a souscrites, le Sénégal a poursuivi ses efforts de mise en place et d’organisation d’un réseau cohérent d’Aires Marines Protégées (AMP). C’est dans ce cadre que cinq AMP ont été créées par Décret en 2004 avec comme objectifs la protection de la diversité biologique, la gestion durable des ressources naturelles, la contribution à la réduction des effets des changements climatiques et l’amélioration des conditions et moyens d’existence des communautés locales à travers des mécanismes de gouvernance participative appropriés. En effet, considéré a tort comme un outil exclusivement dédié à la conservation de la biodiversité marine et côtière, les AMP peuvent et doivent jouer un rôle fondamental dans la volonté des autorités sénégalaises à réduire la pauvreté, et ce, grâce à une meilleure valorisation des potentialités et un renforcement de la gouvernance par la communauté locale.

C’est dans cette perspective que s’inscrit ce projet de la Direction des Aires Marines Communautaires Protégées qui, par ailleurs, est en phase avec la Lettre de politique du secteur de l’environnement et des ressources naturelles (LPSERN 2009- 2015) surtout dans son objectif sectoriel 3  qui est de « Renforcer les capacités institutionnelles et techniques des acteurs dans la mise en œuvre des actions de conservation de l’environnement et des ressources naturelles ». Il en est de même avec le Document de programmation pluriannuelle des dépenses  publiques (2013-2015) notamment  en ses axes 2 (Appui aux collectivités locales et organisations communautaires de base) et 3 (Promotion de l’investissement privé, du partenariat et des emplois verts) mais aussi et surtout son Programme 3 qui porte sur la « Conservation de la biodiversité et gestion des aires protégées ».

Objectif global  

Contribuer à valoriser les acquis de la conservation des AMP au profit du développement économique et social des  communautés locales.

Objectifs spécifiques

  • OS1. Susciter la mise en place d'entreprises vertes et l'émergence d'emplois verts durables dans le cadre d'une gestion intégrée des AMP;
  • OS2. Mettre en place des mécanismes adaptés pour faciliter les financements des initiatives locales ; 
  • OS3. Renforcer la gouvernance des AMP et des ressources marines et côtières pour un partage juste et équitable des retombées économiques et sociales.

 
Résultats attendus 

  • R1. Des filières d'activités génératrices de revenus et d'emplois verts sont engendrées dans le cadre des programmes de gestion des AMP 
    • Activité 1.1. Identification des opportunités/activités alternatives génératrices de revenus rentables, socialement acceptées et respectueuses de l’environnement ; 
    • Activité 1.2. Renforcement des capacités des acteurs en entreprenariat ;
    • Activité 1.3. Appui aux activités génératrices de revenus des communautés riveraines des AMP ;
    • Activité 1.4.Promotion et labellisation des produits issus des AMP ;
    • Activité 1.5. Valorisation du potentiel écotouristique autour des AMP ;
  • R2. Des mécanismes adaptés sont mis en place pour faciliter les financements
    • Activité 2.1. Institution de lignes de crédits pour stimuler les initiatives locales de développement socio-économique ;
    • Activité 2.2. Réalisation de plans d'affaires et négociation partenariale pour la mobilisation des partenaires et des ressources. 
  • R3. La gouvernance des AMP est renforcée pour un partage juste et équitable des retombées 
    • Activité 3.1. Renforcement des capacités organisationnelles et techniques des organes de gouvernance ;
    • Activité 3.2. Appui à la mise en œuvre des projets et programmes relatifs  aux  plans d'aménagement et de gestion et des plans de travail annuel des AMP ; 
    • Activité 3.3. Elaboration et mise en œuvre de plans de renforcement des capacités des acteurs 
    • Activité 3.4. Création d'un partenariat avec les structures pertinentes (services techniques, etc.) pour assurer l’encadrement des communautés locales.