I – Contexte : 
La ville de Dakar et sa grande banlieue connaissent des problèmes environnementaux parmi lesquels, les inondations qui surviennent durant la saison des pluies. Celles-ci sont récurrentes ces dernières années (2005, 2008, 2009 et 2010) et contribuent à la dégradation du cadre de vie dans les quartiers en causant beaucoup de sinistres. 
Les inondations sont devenues un fléau et ont motivé de la part des plus Hautes Autorités du pays, la mise place de nombreuses actions et initiatives. Ainsi, des investissements énormes tels que la création de nouveaux pôles d’habitats avec le plan Jaxaay, ont été consentis. Ces actions prioritaires axées autour du volet relogement, ont eu une grande protée mais n’ont jusqu’à présent pas abouti à une solution définitive et durable. 
Actuellement, de nombreuses études existent sur la question et ont révélé le caractère multidimensionnel et multisectoriel du problème. Par conséquent, la recherche de solutions ne pourra résulter que d’une démarche pluridisciplinaire, intégrée et consensuelle entre plusieurs acteurs.
En 2012, le conseil présidentiel sur les inondations tenu le 19 septembre, a consacré un plan décennal d’un montant global de près de 760 milliards pour régler définitive le problème des inondations. Ce plan prévoit entre autres mesures, une reconversion/valorisation des zones humides urbaines préalablement occupées.
C’est dans ce cadre qu’est élaboré le présent projet.

II – Problématique des inondations : enjeux et défis
La population de la ville de Dakar estimée à 500.000 habitants en 1967, est passée à 1.488.941 habitants en 1988, puis 2.498.011 habitants en 2006 et 2.600.000 habitants en 2009 (source ANSD).avec un taux d’urbanisation à 97,2 % en 2007. Les surfaces urbanisées sont passées de 28 km² en 1966 à 94 km² en 1997, avec une extension vers des zones non aedificandi telles que les zones humides des Niayes. Ainsi, à partir de 1969, on a commencé à constater de réels problèmes liés aux inondations avec plusieurs quartiers concernés. Le phénomène s’est amplifié par la suite. Les superficies inondées dans les départements de Pikine et Guédiawaye, ont augmenté en 2009 et les zones les plus touchées sont Keur Massar et Tivaouane Diacksao avec respectivement 30,21 % et 22,38 % de superficie inondée.


Source : données traitées à partir de l’étude CSE sur les inondations (décembre 2010)

Certaines études réalisées pour la cause montrent que quelque soit les pluies enregistrées, l’axe Djeddah Thiaroye kao, Keur massar – Diamaguène – Thiaroye/mer, constitue le carré le plus vulnérable. Cette zone se situe sur un chapelet de zones humides permanentes (lacs et étangs) qui bordent le littoral. C’est ce chapelet qui constitue notre cible. 
La valorisation de ces espaces inondables devrait permettre de transformer cette contrainte en une opportunité, susceptibles d’améliorer le cadre de vie tout en générant des revenus conséquents. Pour ce faire, le Ministère de l’Ecologie et de la Protection de la Nature souhaite mettre en œuvre un programme de gestion des zones humides des Niayes de Dakar, intégré dans un schéma de développement durable à des fins de prévention des inondations, de préservation des écosystèmes, de récréation, d’éducation environnementale et d’éco-activités.

III – Sites prioritaires d’intervention 
Les zones ciblées sont :
1.    Technopole (grande Niaye de Pikine)
2.    Sam Sam (Sicap Mbao)
3.    Mbeubeuss 
4.    Ouye - Malika 
5.    Yeumbeul
6.    Médina Gounass
7.    Maristes
Communes d’arrondissement où sont localisées les Niayes
Communes d ‘Arrondissement concernées par le projet    Superficie (ha)    Périmètre (m)
Médina Gounass    982 297,66972    4 709,41880
Malika    8 893 166,90754    16 021,73605
Tivaouane – Diaksaw    1 145 266,75030    5 000,35903
Keur Massar    21 148 719,98279    21 456,72524
Yeumbeul – Sud    2 368 263,54536    9 266,53314
Yeumbeul – Nord    8 099 904,37726    12 863,05952
Hann - Bel Air    12 124 605,32105    28 683,00196
Source : document de contribution du MEPN dans la lutte contre les inondations (DAMCP & CSE - septembre 2012)

La mise en œuvre de ce présent projet portera sur 4 sites à savoir :
1.    Site du Technopole,
2.    Lac Ouiye, 
3.    Lac de Mbeubeuss
4.    Zone de Sam – sam 3

III – Objectifs du projet
L’objectif général de ce projet est de contribuer à la restauration de l’équilibre écologique par la réhabilitation et la conservation de l’écosystème dégradé des Niayes à travers une meilleure valorisation des zones humides préalablement occupées.
Les objectifs spécifiques sont :

  • Maintenir les équilibres et améliorer les fonctions écologiques des Niayes 
  • Appuyer à la valorisation économique par une autonomie de gestion durable des sites à travers l’exploitation des potentialités dans divers domaines (éco-tourisme, jeux, restauration, aquaculture) ;
  • Contribuer à la promotion d’une conscience écologique et éco-citoyenne, notamment au niveau de la jeunesse par le développement d’activités socio-éducatives, de loisirs (aires de jeux, pique nique, sentiers pédestres), de formation et d’éducation environnementale ;
  • Mettre en place un dispositif de recherche appliquée pour contribuer à l’amélioration des connaissances sur les différents paramètres abiotiques, biotiques et sociaux caractéristiques de la zone.